Ok, je fais un petit topo sur un de ceux que j'ai cité : Peter Straub.
C'est un auteur de la trempe de Stephen King (ils sont d'ailleurs amis et ont collaboré sur
Le talisman des territoires) mais avec un plus grand talent d'écriture, à mon sens que King. il est plutôt du genre à planter une ambiance pesante et à distiller de fins portraits psychologiques donc si on est adepte des romans qui foncent à deux cent à l'heure et ne ménagent pas une minute à ses lecteurs, un peu à la Koontz ou à la Masterton, on en sera pour ses frais. Mais par contre c'est vraiment un très bon écrivain qui n'écrit pas à la chaine (à la King) et qui, ça c'est plus malheureux, est plus difficile à trouver (à la Fnac et à Cultura c'est un peu peine perdue pour trouver ses bouquins sauf en les commandant).
Il oscille entre le fantastique pur (
Ghost Story,
Julia,
Le dragon flottant)) et le thriller teinté de fantastique, sa fascination allant clairement vers la thématique du mal et de ses multiples facettes ou plus précisément comment l'être humain peut basculer et s'enfoncer dans le mal à l'état pur, quels sont les causes qui amménent les germes de ce mal dans la psyché humaine.
J'ai mentionné la trilogie "Blue Rose" comme étant sans doute son chef d'oeuvre. C'est une trilogie sans en être une puisqu'on peut lire
Koko,
Mystery et
La Gorge distinctement mais dans chacun de ces ouvrages l'auteur explore un mystère, une série de crimes signée "Blue rose" non élucidée et qui a une relation avec certains des personnages et qui a marqué leur vie d'une façon ou d'une autre. Le personnage récurrent est Tim Underhill (même s'il n'apparait pas dans le deuxième livre) un écrivain traumatisé dans son enfance et par la guerre du Vietnam, il apparait aussi dans deux nouvelles en lien avec la trilogie puis dans deux autres romans de Straub. C'est un peu un double de l'écrivain et un personnage fascinant et complexe. Straub met en place tout un réseau d'intrigues, d'énigmes qui s'entrelacent, révélant la monstruosité de certains hommes, une monstruosité jamais factice, toujours motivée mais aussi clairement, Straub semble penser que certains d'entre nous sont doués pour le mal, qu'il est présent chez nous de façon plus ou moins profonde. Ses personnages sont attachants et quand certains d'entre eux meurent, on en ressent une réelle peine (ce n'est pas de la chair à boucherie pour qui on ne ressent ni chaud ni froid). Les histoires sont passionnantes pour qui aiment les thrillers et les intrigues policières complexes et le lecteur est mis dans la position du détective en phase avec les personnages.
Bref des bouquins passionnants (en tout cas pour moi), longs (en moyenne entre 400 et 600 pages en poche) mais que je n'ai pu lâcher (en général je l'ai dévoré du matin à tard dans la nuit). Donc bonne lecture si vous les choisissez et surtout, hélas, si vous les trouvez.
Encore un pavé navré.
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